Les droits des personnes malentendantes au travail : un enjeu majeur pour l’inclusion professionnelle

De nos jours, l’inclusion professionnelle est de plus en plus mise en avant et les entreprises sont encouragées à adapter leurs environnements de travail pour accueillir des employés aux profils diversifiés. Parmi ces profils, on retrouve les personnes malentendantes qui, comme tout individu, ont le droit d’accéder à un emploi et d’évoluer dans des conditions favorables. Il est donc essentiel de connaître les droits de ces travailleurs afin de garantir une meilleure intégration dans le monde professionnel.

Le cadre légal protégeant les personnes malentendantes

En France, la législation encadre spécifiquement la situation des travailleurs en situation de handicap, dont font partie les personnes malentendantes. La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, a posé les bases d’une meilleure prise en compte du handicap en milieu professionnel. Ainsi, elle prévoit notamment l’obligation pour les entreprises d’employer un certain nombre de travailleurs handicapés (6 %) et de mettre en place un environnement adapté.

La reconnaissance du statut de travailleur handicapé

Pour bénéficier des mesures spécifiques prévues par la loi, il est important que la personne malentendante obtienne la reconnaissance de son statut de travailleur handicapé. Cette démarche peut être effectuée auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), qui évaluera le degré d’autonomie et les besoins spécifiques de la personne concernée. Une fois cette reconnaissance obtenue, l’employé pourra bénéficier d’aides à l’emploi, d’aménagements de poste ou encore d’un accompagnement personnalisé.

Les aménagements de poste et la prévention des discriminations

Lorsque le statut de travailleur handicapé est reconnu, l’employeur a l’obligation de mettre en place les aménagements nécessaires pour permettre à la personne malentendante d’exercer son activité dans les meilleures conditions possibles. Il peut s’agir notamment de faciliter la communication avec ses collègues ou sa hiérarchie, d’équiper le poste de travail avec du matériel adapté (amplificateur téléphonique, système de boucle magnétique, etc.) ou encore de prévoir des formations spécifiques.

Par ailleurs, la loi interdit toute discrimination fondée sur le handicap. Ainsi, un employeur ne peut refuser d’embaucher une personne en raison de son handicap ou prendre des mesures défavorables à son égard (licenciement abusif, exclusion d’une promotion, etc.). En cas de litige, le salarié peut saisir le Défenseur des droits ou engager une procédure judiciaire pour faire valoir ses droits.

Le rôle des acteurs institutionnels et associatifs

Plusieurs institutions et associations œuvrent en faveur de l’emploi des personnes malentendantes. Parmi elles, on peut citer l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) et le FIPHFP (Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique), qui proposent des aides financières, des formations et un accompagnement personnalisé aux travailleurs handicapés et à leurs employeurs. De plus, le réseau Cap Emploi est un acteur majeur du placement et du maintien dans l’emploi des personnes handicapées.

Les bonnes pratiques à adopter au sein de l’entreprise

Pour favoriser l’intégration professionnelle des personnes malentendantes, il est primordial que les entreprises développent une culture de la diversité et de l’inclusion. Cela passe par la formation du personnel encadrant, la sensibilisation des autres salariés aux spécificités liées à la surdité ainsi que par une communication adaptée (utilisation de la langue des signes française, recours à un interprète LSF, etc.). Il est également important d’encourager les échanges entre collègues afin de prévenir les situations d’isolement ou de discrimination.

En somme, garantir les droits des personnes malentendantes au travail est essentiel pour favoriser leur inclusion professionnelle. Il appartient donc aux employeurs, aux pouvoirs publics et aux acteurs institutionnels et associatifs d’agir conjointement pour mettre en œuvre les mesures nécessaires et créer un environnement professionnel favorable à tous.